Bonjour à tous, suite à un commentaire de Pierre dans [color=#1E90FF]l’article sur One Drive[/color], je souhaite faire partager mon expérience sur l’installation d’un NAS qui respecte votre vie privée.
Ca n’est pas difficile en soi, mais c’est long et complexe. J’ai donc choisi de faire ce tuto en 5 parties :
Table des matières :
Pourquoi ce choix éthique alors que des services privés compétents le proposent ?
Choix du matériel et avantages
Coût total des investissements
Choix du logiciel et avantages
Installation
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Pourquoi ce choix éthique alors que des services privés compétents le proposent ?
Eh bien, l’idée m’est venue à la suite des [color=#1E90FF]scandales Wikileaks[/color] datant de ces derniers mois où l’on apprend que les entreprises (NAS, Cloud, Messagerie, Système d’exploitation, Smart TV, etc.) utilisent vos données à des fins commerciales ou de renseignement, où l’on apprend également que le Big data devient une méthode de plus en plus convoitée par les entreprises afin d’établir votre profil et mieux vous inciter à la consommation. Il y a évidemment débat. Certains n’ont « rien à cacher », et acceptent de sacrifier leurs données privées au profit d’un certain confort d’installation, ou de maintenance. D’autres n’ont « rien à se reprocher », mais préfèrent ne pas voir leur intimité exploitée par ces sociétés.
En ce qui me concerne, je ferais l’analogie d’une famille qui part en vacance : elle emmène avec elle la CB, les informations de comptes bancaires, la TV, l’électroménager, etc., mais laisse à la maison ses photos de vie de famille, ses carnets d’adresses, des souvenirs qui lui sont chères, les fiches de paies, des identifiants de connexion, et autres. Accepterait-elle de laisser la porte d’entrée grande ouverte durant toutes les vacances ? A vous de voir.
Aujourd’hui, un vendeur peut se faire doublement de l’argent : en vous vendant un produit grâce à vos propres données privées qu’il a pu vendre également à un tiers.
Sachant qu’il m’était impossible de bénéficier d’un service privé si je ne cochais pas la cache « j’accepte les conditions générales… », j’ai décidé de prendre les devants en construisant mon propre NAS. Et ce, en étant un véritable noob.
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Choix du matériel et avantages :
Je me suis rabattu sur :
-
l’Asus VivoPC vc62b-b002 (Celeron 2957U / 1.4 GHz) :
-> 2 emplacements de disques durs 2,5 pouces
-> 4 x USB 3.1 Gen 1
-> 2 x USB 2.0
-> 1 x RJ45 LAN Gigabit
-> 1 x Kensington Lock
-> 1 x Optical S/PDIF out
-> Bluetooth 4.0,
-> Wifi 802.11a/b/g/n/ac
-> 1 x Display port
-> 1 x HDMI
- 1 disque dur SSD 2,5" Crucial - CT1050MX300SSD1 - 1 To
- 1 disque dur HDD 2.5" Western Digital Red - 1 To : 16 Mo SATA 6Gb/s (WD10JFCX - bulk)
- 1 barrette de mémoire Crucial CT102464BF160B : 8GB RAM DDR3L 1600 MT/s (PC3L-12800) SODIMM 204-Pin
Le choix de l’Asus VivoPC en Celeron est justifié par son rapport puissance de calcul/silence. On peut monter facilement les 2 disques durs avec le système “Dual bay” d’Asus. Il est aussi économique en énergie. Enfin, il est compact pour un PC disposant de 2 baies et on peut le connecter à un moniteur/clavier/souris si besoin.
Le choix des disques durs est justifié par le fait d’avoir 2 technologies différentes pour minimiser la probabilité de griller les disques en même temps.
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Coût total des investissements :
Environ 600€. A noter que pour un NAS, il n’est pas nécessaire d’avoir un foudre de guerre, on peut même utiliser un Raspberry Pi et des cartes micro SD si on est ric-rac au niveau budget. En ce qui me concerne, j’ai préféré anticiper les potentielles évolutions futures et avoir un système très fluide et réactif, mais on peut s’en sortir pour 3 fois moins cher.
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Choix du logiciel et avantages :
Il suffit d’installer un Linux (Ubuntu pour ma part car c’est celui que je connais le mieux, mais je conseille vivement Open Media Vault, un linux open-source spécialement conçu pour les NAS). Ces systèmes d’exploitation vont vous permettre d’y installer un logiciel ergonomique pour la gestion de vos données : Nextcloud.
Nextcloud est une sorte de Dropbox/Google Dive/One Drive, libre et très facile d’emploi qui utilise le stockage de votre NAS pour héberger vos données. Si vous tapez “Nextcloud” sur Internet, vous tomberez probablement sur son ancêtre “Owncloud”, qui est une version non-libre.
J’ai choisi Nextcloud pour les raisons suivantes :
- Il est open-source et respecte votre vie privée (aucune donnée n’est collectée).
- Il est multi plateformes (PC : Windows, Mac, Linux ; Smartphone : iOS, Android). On peut donc synchroniser ses données depuis n’importe quel appareil.
- On peut y synchroniser ses fichiers de tous formats, ses contacts, son agenda, etc.
- On peut y crypter ses données, et évidemment, il est possible de mettre un mot de passe sur son smartphone pour éviter qu’un autre accède à vos données si vous perdez votre appareil.
- Il possède des [color=#1E90FF]applications[/color] permettant divers choses (client messagerie, une sorte de Skype open-source où les données transitent en P2P, un flux RSS, un gestionnaire de mots de passes open-source, un lecteur audio, etc.)
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Installation :
1. Choix du RAID et système d’exploitation :
J’ai décidé d’opter pour le RAID 1 (dit en « miroir »). En gros, les deux disques se copient l’un l’autre. Ainsi, si un disque dur contenant mes données grille, j’ai la possibilité d’accéder à mes données sur le disque miroir, le temps de remplacer le disque défaillant par un neuf. Ensuite, le disque miroir se synchronise avec le nouveau disque pour rétablir toutes vos données en double.
Pour cela j’ai décidé [color=#1E90FF]d’installer Ubuntu[/color].
Ensuite, j’ai suivi [color=#1E90FF]ce tutoriel[/color] pour monter les disques en RAID 1, cependant j’attire votre attention sur le fait qu’il n’est plus à jour et que quelques commandes m’ont données un mal de crâne pour les résoudre.
Je vous ai donc trouvé un [color=#1E90FF]autre tutoriel[/color] qui semble plus fiable et plus clair.
REMARQUE : Il y a aussi la possibilité [color=#1E90FF]d’installer Open Media Vault[/color], bien mieux pour gérer la configuration du RAID qu’Ubuntu.
2. Installation de Nextcloud :
Si vous avez choisi Ubuntu, il faut alors installer Nextcloud en suivant [color=#1E90FF]ce tutoriel[/color].
REMARQUE : si vous avez opté pour l’installation d’Open Media Vault, il suffit de suivre [color=#1E90FF]ce tutoriel[/color] d’installation de Nextcloud. Je recommande cette méthode plutôt que celle que j’ai suivi avec Ubuntu, car il y a une communauté qui confirme la facilité d’installation et qui est prête à aider en cas de besoin.
3. Configuration des ports et du HTTPS :
Pour accéder à vos données de partout, et ce de manière sécurisée, il faut rediriger les ports.
On peut par exemple diriger les ports 443 vers 443 en TCP sur son router. Puis on doit ouvrir un Terminal sur Ubuntu et taper :
a2enmod ssl
a2ensite default-ssl
service apache2 reload
Puis, il faut [color=#1E90FF]suivre ce tuto[/color] pour ajouter au fichier php un domaine de confiance (sinon il est impossible d’accéder aux données).
Enfin, il est meilleur de rediriger tous les trafics non cryptés vers l’HTTPS en suivant [color=#1E90FF]ce lien vidéo[/color] (entre 5:00 et 9:00, et n’ayez pas peur de l’allemand, il suffit de suivre les lignes de code et normalement tout se passe bien) et en remplaçant “cloud.nextcloud.com” par son adresse IP publique.
Voilà ! Fastidieux mais très précieux, la vie privée n’a pas de prix.
J’espère que cela vous sera utile. Si vous avez un moyen d’améliorer ce tuto, surtout en proposant des moyens d’installations plus faciles, n’hésitez pas à poster.