Hello,
Voilà un moment que j’avais envie de partager ici cette réflexion et cette expérience personnelles. Il y a d’abord eu cet article sur le PC mini-ITX TopAchat Vortex en octobre dernier, puis celui sur le boîtier Silverstone Crown 04 le mois dernier qui m’ont convaincu de prendre le temps d’ouvrir ce sujet qui ne concerne pas les minimachines à proprement parler. Peut-être que ce retour d’expérience sera malgré tout utile à certain·es dans leur recherche du PC idéal.
Après 8 ans à utiliser au quotidien un PC de bureau au format grande tour bien équipé mais volumineux et bruyant, j’ai acheté un mini PC (1), n’ayant plus le temps (et donc l’utilité) d’exploiter un PC puissant à la maison. J’en ai constaté les avantages : prix, encombrement, silence, efficacité dans les usages courants de consultation/consommation de contenus (2). Mais aussi les limites : pas question de jouer à des jeux récents en 3D, d’ouvrir plus de quelques onglets en navigation, d’espérer obtenir un rendu en temps réel sur un quelconque logiciel de production multimédia… et encore moins de faire tout ça à la fois. Compliqué aussi d’ajouter des extensions matérielles pour des usages spécifiques. Un bon terminal, en somme.
3 ans plus tard, j’ai eu à nouveau plus de temps, et j’ai décidé de renouveler mon matériel. Mais en faisant la liste de mes usages et de mes contraintes, je me suis retrouvé devant un problème à deux facteurs.
D’abord, je ne suis pas riche et mon PC n’est pas mon outil de travail (je ne vais pas amortir son achat). Il y a deux conséquences à ça : mon logement est petit et mon budget PC restreint. Donc idéalement, mon PC devrait être abordable, petit, et silencieux. C’est-à-dire une minimachine.
Ensuite, depuis vingt-cinq ans que j’ai un ordinateur entre les mains, j’ai appris à m’en servir. Et je ne suis pas le seul : on a aujourd’hui accès sur internet à pléthore de ressources, de savoirs, de conseils, mais aussi de données ouvertes et de logiciels libres pour exploiter les capacités de son PC et le transformer en outil de production personnel et domestique. J’irai même plus loin : je considère l’ordinateur personnel comme un outil d’émancipation intellectuelle et pratique. Même si j’utilise souvent mon PC comme un terminal pour consommer des contenus (parfois exigeants, je ne crache pas sur une session de jeu AAA à l’occasion), j’aime avoir cet outil à ma disposition pour produire des choses et les partager, ce qui m’arrive régulièrement, ou pour simplement envisager de le faire. Par ailleurs, il a pu m’arriver de faire du télétravail et d’utiliser mon PC perso (c’est mal) pour faire de l’encodage de vidéo en urgence. Et j’ai pu constater que les minimachines silencieuses et abordables ne permettent pas cette souplesse d’utilisation et cette montée en charge, du moins si on souhaite conserver tous leurs avantages cités plus haut.
Après avoir retourné le problème dans tous les sens, épluché les catalogues des sites marchands, j’ai fini par trancher. Et ne n’ai pas acheté de minimachine. La solution miracle ? Le compromis. J’aurais typiquement été la cible d’un PC mini-ITX comme le TopAchat Vortex si j’avais eu 2000€ à mettre dans un PC. Mais avec un budget que j’avais fixé à 800€, j’ai dû faire des compromis sur tous les postes importants :
La puissance de calcul : limité par mon budget (surtout) et par les contraintes thermiques d’un boîtier que je voulais le plus petit possible, j’ai opté pour un processeur et une carte graphique de gamme intermédiaire, largement capables de couvrir mes usages courants et moins courants, mais sages en termes de consommation électrique et de dégagement de chaleur (3).
La taille : après avoir lorgné sur les solutions mini-ITX du marché, j’ai finalement renoncé, les composants compatibles (carte mère, alimentation SFX) étant nettement plus chers, moins nombreux et trop limitant pour le choix des autres composants. J’ai trouvé un compromis avec le boîtier micro-ATX Inter-Tech IM-1 Pocket (4) : bien optimisé, bien ventilé, relativement petit pour ce format et accessible en termes de prix, ses dimensions permettent de construire une configuration solidequi peut se ranger sur une étagère ou dans un placard de bureau, avec des composants plus standards (donc moins chers et plus variés).
Le bruit : j’ai fait le choix d’utiliser des composants de qualité pour le refroidissement pour avoir un bruit de fond le plus faible possible lorsque le PC est peu sollicité. Tous les ventilateurs (boîtier et processeur) sont pilotables. Ensuite, j’ai choisi des modèles de carte graphique et d’alimentation qui ont un mode 0dB. L’alimentation est d’ailleurs surdimensionnée pour retarder le démarrage de son ventilateur.
En fin de compte, en visant autant que possible le meilleurs des deux mondes (le silence et l’encombrement des minimachines, la puissance de calcul et le choix des composants permis par le format µATX), je me suis retrouvé avec un poste de travail et de loisir discret la plupart du temps (lorsque je consomme des contenus par exemple) et capable d’encaisser des charges de calcul plus sérieuses lorsque j’en ai besoin ou envie, pour un coût final de 850€ (5). Après un an d’utilisation, je peux dire que je n’ai qu’un regret qui concerne l’alimentation un peu trop bruyante à mon goût (j’aurais pu la surdimensionner un peu plus encore, ou choisir un modèle plus efficace pour quelques dizaines d’euros supplémentaire).
Lecteur régulier de Minimachines.net, j’ai tendance à fantasmer un PC idéal, minuscule, silencieux, bon marché et polyvalent. L’évolution des formats a certes permis d’accéder à des petites machines très sympathiques et très capables pour leur taille. Mais un PC étant un PC, avec ses contraintes physiques, et le marché étant ce qu’il est, il est parfois plus intéressant de faire des compromis sur la puissance, mais aussi sur la taille et le bruit, quand on ne peut pas en faire sur le prix. Tout particulièrement si, comme moi, vous considérez qu’un PC est tout autant un Minitel un terminal qu’un outil de production.
Voici le détail de la configuration, à titre informatif (tarifs 06/2024) :
- Boîtier ; Inter-Tech IM-1 Pocket ; facteur de forme µATX/ ITX, alimentation ATX/SFX, 303 x 185 x 391mm ; 71,88€
- Carte mère ASRock B760M-HDV/M.2 D4 ; Chipset LGA 1700 (Intel 12/13/14ème gen.), 2 x DDR4, PCIe 4.0, µATX, LAN 1GbE ; 109,90€
- Processeur Intel Core i5-12400F ; 6 P-cores, 2,5 - 4,4 GHz, cache L3 18 Mo, TDP 65 - 117W ; 109,50€
- Carte graphique MSI GeForce RTX 3050 VENTUS 2X 6Go OC ; PCIe 4.0, dual slot, consommation 70W, 1 x DP 1.4 + 2 x HDMI 2.1 ; 206,88€
- Mémoire RAM Crucial Pro 16 Go DDR4 3200MHz x 2 ; DIMM ; 66,99€
- Alimentation Corsair RM650 ; 650W, modulaire, certifcation 80+ Gold, mode 0 RPM ; 97,80€
- Stockage Crucial P2 250GB PCIe M.2 2280 ; 3D NAND, PCIe 3.0 ; 45,59€
- Carte Wifi + BT Intel AX200 Gig+ ; M2 2230, Wifi 6, BT 5.2 ; 27,35€
- Ventirad Noctua NH-L9x65 chromax.black 65mm ; 70,00€
- Ventilateurs boîtier Arctic P12 Slim PWM PST x 3 ; 25,99€
- Radiateur pour SSD Be quiet ! MC 1 ; M2 2280 ; 14,57€
Total TTC : 846,45€
(1) Asus PN41, Pentium N6000, SSD 250 Go, 8Go de RAM, fanless, 320€.
(2) Jusqu’à du jeu occasionnel sur des titres comme Into the Breach, Return of the Obra Dinn ou Balatro, par exemple.
(3) J’ai regardé dans un premier temps du côté des processeur T de chez Intel qui sont bridés à 35W ; mais difficiles à se procurer à bon prix, j’ai opté pour un processeur F plus courant. Il semble néanmoins possible de brider l’alimentation de ces processeurs dans le bios si nécessaire, pour l’intégrer dans un boîtier fanless par exemple, comme expliqué dans ce test chez Cowcotland.
(4) Il est commercialisé dans plusieurs pays sous divers noms, répertoriés dans ce sujet sur le forum de SFF.Network. Par ailleurs, un utilisateur de ce même forum a tenu un journal sur son expérience avec ce boîtier.
(5) Je n’ai pas renouvelé mes périphériques, j’ai monté moi-même mon PC (pour la première fois) et je suis un utilisateur Linux. Sans cela, le prix aurait été très différent.